波德莱尔(Baudelaire)《计划》
文章来源: 舒啸2021-09-08 08:52:56

(Charles Baudelaire, 1821 –1867)

计划

(法)波德莱尔

舒啸 译

 

他漫步在一座空寂的大公园,自言自语:“要是她身着宫廷服饰该有多么美丽!绚烂纷繁、精致奢华。穿过美好夜晚的氤氲气氛,在宽阔的草坪和池塘前面,从宫殿大理石的台阶上款款而降。她天生就有公主的气度。”

后来他经过一条街道,在一家版画商店前驻足,看到硬纸箱里的一幅热带风景版画印品。他想到:“我不愿意在一座宫殿里拥有她可爱的生活。那里,我们不会像家中一般自在。何况在那些镶金的墙上,无法挂起她的画像;在那些堂皇的廊道,没有我们隐私的角落。没错,版画中的地方才是该去居住的场所,在那里耕耘我一生的美梦。”

他一边端详着版画的细节,一边继续想到:“面朝大海,一座可爱的木屋,四周都是不知名的树木,奇异而闪亮……空气中弥漫着莫名的醉人气味……小屋里,则是玫瑰与麝香的浓郁芬芳……远处,我们小小庄园的后面,帆樯的尖顶随着海浪摇晃……我们周边,玫瑰色的光线穿过百叶窗把房间照亮。房间外面,装点着新鲜的席垫和迷人的鲜花,还有葡萄牙洛可可风格的珍稀座椅,是由沉甸甸、黑黢黢的木材制成(她就在那里静心地休憩纳凉,吸着略带鸦片的烟草!)。遮阳的游廊外面,鸟儿沉醉在阳光中,叽喳鸣叫,黑肤的小女孩们欢声笑语……夜晚,那些音乐之树,那些郁郁寡欢的木麻黄,吟唱哀伤的悲歌,陪伴着我的梦!是的,正是,这才是我苦苦寻求的境地。宫殿与我何干?”

再往前走,沿着宽阔的大道,他瞥见一家整洁的客栈。一扇窗户装点着色彩斑斓的印度窗帘,里面露出两张欢笑的脸庞。他立刻意识到:“我的头脑一准是个头号流浪汉,要跑到天涯去寻找近在咫尺的东西。快乐和幸福就在任何遇到的客栈里,随便哪家客栈,都惬意之至。熊熊燃烧的火炉,流光溢彩的瓷器,一顿还过得去的晚餐,一杯烈酒,一张宽宽的大床,床单有点粗糙,可也是新换上的;夫复何求 ? ”

他独自回家。此时,思绪摆脱了外面生活的喧嚣。他对自己说:“今天在梦幻中,我找到了三个同样快乐的归宿。既然我的灵魂这样轻快地漫游,为什么还要强迫我的身体挪动位置呢?既然计划本身就是充分的乐趣,那么何必还去付诸实施呢? ”


译记:这是《巴黎的忧郁》第二十四篇。

波德莱尔的“城市漫步者”向往着远方,游离于现实的城市与虚幻的想象之间。城市里的公园、街巷、一幅版画、一所客栈都触发他去梦幻、去在头脑里漫游那些“自己不在的地方”。

世界那么大,我在想象里面看一看。

(注意到在最后一节,我们知道这位漫步者其实是独自一人的。于是,前面那位在宫殿里具有“公主气度”、在小木屋的遮阳游廊上静心休憩的“她”,大约也是想象中的。)

舒伯特第二组“即兴曲”(作品142号)第3首(“罗莎蒙德”)


Baudelaire 原作:

Les Projets

Il se disait, en se promenant dans un grand parc solitaire : « Comme elle serait belle dans un costume de cour, compliqué et fastueux, descendant, à travers l’atmosphère d’un beau soir, les degrés de marbre d’un palais, en face des grandes pelouses et des bassins ! Car elle a naturellement l’air d’une princesse. »

En passant plus tard dans une rue, il s’arrêta devant une boutique de gravures, et, trouvant dans un carton une estampe représentant un paysage tropical, il se dit : « Non ! ce n’est pas dans un palais que je voudrais posséder sa chère vie. Nous n’y serions pas chez nous. 

D’ailleurs ces murs criblés d’or ne laisseraient pas une place pour accrocher son image ; dans ces solennelles galeries, il n’y a pas un coin pour l’intimité. Décidément, c’est là qu’il faudrait demeurer pour cultiver le rêve de ma vie. »

Et, tout en analysant des yeux les détails de la gravure, il continuait mentalement : « Au bord de la mer, une belle case en bois, enveloppée de tous ces arbres bizarres et luisants dont j’ai oublié les noms….., dans l’atmosphère, une odeur enivrante, indéfinissable….., dans la case un puissant parfum de rose et de musc…., plus loin, derrière notre petit domaine, des bouts de mâts balancés par la houle….., autour de nous, au delà de la chambre éclairée d’une lumière rose tamisée par les stores, décorée de nattes fraîches et de fleurs capiteuses, avec de rares siéges d’un rococo Portugais, d’un bois lourd et ténébreux (où elle reposerait si calme, si bien éventée, fumant le tabac légèrement opiacé !), au delà de la varangue, le tapage des oiseaux ivres de lumières, et le jacassement des petites négresses….., et, la nuit, pour servir d’accompagnement à mes songes, le chant plaintif des arbres à musique, des mélancoliques filaos ! Oui, en vérité, c’est bien là le décor que je cherchais. Qu’ai-je à faire de palais ? »

Et plus loin, comme il suivait une grande avenue, il aperçut une auberge proprette, où d’une fenêtre égayée par des rideaux d’indienne bariolée se penchaient deux têtes rieuses. Et tout de suite : « Il faut, — se dit-il, — que ma pensée soit une grande vagabonde pour aller chercher si loin ce qui est si près de moi. Le plaisir et le bonheur sont dans la première auberge venue, dans l’auberge du hasard, si féconde en voluptés. Un grand feu, des faïences voyantes, un souper passable, un vin rude, et un lit très-large avec des draps un peu âpres, mais frais ; quoi de mieux ? »

Et en rentrant seul chez lui, à cette heure où les conseils de la Sagesse ne sont plus étouffés par les bourdonnements de la vie extérieure, il se dit : « J’ai eu aujourd’hui, en rêve, trois domiciles où j’ai trouvé un égal plaisir. Pourquoi contraindre mon corps à changer de place, puisque mon âme voyage si lestement ? Et à quoi bon exécuter des projets, puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante ? »

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