Anselm Kiefer : L\'art survivra à ses ruines (Collège de France)

Anselm Kiefer : L'art survivra à ses ruines. Leçon inaugurale donnée au Collège de France le 02 décembre 2010. Amphithéâtre Marguerite de Navarre - Marcelin Berthelot. « Je n’ai foi que dans l’art et, sans lui, je suis perdu. Souvent, j’enferme des tableaux dans l’obscurité d’un container, durant de longues années. Que font les tableaux ainsi enfermés pendant tout ce temps, jusqu’au moment où ils se rappellent à mon souvenir en me faisant signe ? Rien ? Certainement pas, puisqu’ils ont su rassembler des forces pour attirer l’attention sur eux. Après avoir libéré la toile de l’obscurité, je la repeins et une transition s’opère vers un autre état.
L’autodestruction a toujours été le but le plus intime, le plus sublime de l’art, dont la vanité devient alors perceptible. Quelle que soit la force de l’attaque, et quand bien même il sera parvenu à ses limites, l’art survivra à ses ruines. » Anselm Kiefer

Anselm Kiefer est un des plus grands artistes de l’après-guerre. Né en mars 1945 en Allemagne, au moment où prenait fin la Deuxième Guerre mondiale, il est considéré comme l’un des artistes les plus significatifs et les plus pertinents de notre époque. Son œuvre évoque la catastrophe et les destructions de la deuxième guerre mondiale, en particulier la Shoah. Vivant aujourd’hui à Barjac en France, Anselm Kiefer continue d’explorer les expériences fondamentales de l’existence humaine à travers la mythologie, l’histoire et le temps. Pour transposer ces riches métaphores historiques et philosophiques, l’artiste a recours à des matériaux hautement symboliques comme l’argile, les cendres, la feuille d’or, les semences, les plantes séchées, le plomb…