Parmi les gauchistes reconvertis en alter mondialistes, les chrétiens de gauche déchirés entre le dogme communiste et la doctrine chrétienne, et quelques "bobos" qui s'intéressent au boudhisme par mode, ou par exotisme, il y a ceux qui, comme Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières trouvent là un filon, en jouant sur le pathos des gogos et autres artistes qui souhaitent soigner leur popularité. Pour ces derniers, peu importe la réalité des faits. Il suffit que leur engagement converge avec une pensée unique où le "jeunisme" prend toute sa place. Une pilule miracle contre le vieillissement, et la promesse d'une popularité acquise. La démagogie, pas plus que le cynisme ne les effraient. Ils flattent sans vergogne une opinion publique que l'ignorance rend vaillante. Quant à la réalité, ils n'en n'ont cure. Le seul fait que l'on parle d'eux représente une promotion qui ne leur coûte rien et leur donne en prime un semblant de bonne conscience. Ils se contentent de peu...Mais il en va ainsi !
Là où ces "pîtres" deviennent dangereux, c'est quand ils se positionnent comme des vecteurs d'une communication de faits mensongers, inexacts, incomplets, mais auxquels le public demeure sensible.La plupart d'entre-eux auraient bien du mal à situer sur une carte le Tibet, pourtant un quart du territoire chinois. Beaucoup ignorent que le Tibet est une province chinoise, et ce n'est pas nos journalistes, traditionnellement grégaires et en mal de "papier " qui rétabliraient la réalité des faits.
Il est grand temps que les intellectuels Français arrêtent de donner des leçons aux autres nations sous prétexte qu'ils appartiennent au pays des "Droits de l'homme". Qu'ils commencent par faire acte d'humilité, ce qui serait déjà en soi un exploit, en élevant un ton qui soit au moins égal à la situation réelle de notre pays dans ce monde. Il serait trop cruel d'évoquer notre compétitivité économique et le déficit de notre balance extérieure, sans parler de notre endettement. Mais rien ne nous empêche par exemple d'observer notre désastre en matière d'éducation et de pleurer sur la place de nos universités dans le concert des nations. Pour paraphraser Bertrand de Jouvenel, je dirai que nous vivons encore avec les rêves qui ont hanté notre jeunesse. Certains tiennent un discours totalement décalé, car ils ne se sont pas rendu compte que le rayonnement planétaire de notre pays avait commencé à se ternir, il y a plus de trente ans de celà.
L'Europe a, me semble-t-il, bien d'autres problèmes à résoudre que celui du Tibet, créé par ailleurs de toutes pièces par des pompiers qui veulent éteindre aujourd'hui, un feu qu'ils ont eux-mêmes provoqué, voire attisé. Leur propos est tellement incohérent, qu'ils en viennent à revendiquer ce que le Dalaï-Lama (le roi des moines) et les Tibétains eux-mêmes ne revendiquent plus. Ça en dit long sur leur honnêteté intellectuelle.
Je suis une fois de plus outré et honteux que l'ignorance de mes concitoyens fassent plus de bruit que la vérité historique.
Curieusement, aucun journaliste n'a fait l'effort pédagogique nécessaire pour préciser à son lectorat que s'il existe des imperfections dans la société chinoise, encore faudrait-il commencer par reconnaître les nôtres, ce qui n'est pas toujours le cas, mais surtout faire un brin d'histoire en informant nos compatriotes de ce qu' était
Une nation qui a su nourrir une population de plus d'un milliard d'individus, éduquer ses enfants, créer une économie florissante qui a permis de donner du travail et des lois sociales à ses résidents et avancer sensiblement sur le problème des libertés, notamment lors de ces dix dernières années.
Quel pays peut revendiquer un tel palmarès ?
Quand on pense que
On ne peut qu'encourager
Et ce n'est pas en feignant d'ignorer qu'on ne dirige pas un pays qui sera composé d'un milliards six cent millions d'individus en 2040, dont la culture et la civilisation sont millénaires, comme on dirige un vieille nation Européenne que l'on y parviendra. On n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre !
Certains devraient prendre conscience, que l'expansion chinoise, le taux de croissance du pays, permettent aujourd'hui de maintenir nos économies intercontinentales vieillissantes.
Les Chinois ont parfaitement conscience des progrès qui restent à accomplir. Mais ne demandons pas aux autres ce que nous sommes incapables de réaliser. Là encore laissons le temps au temps, en évaluant objectivement le chemin parcouru.
Je pense que la démocratie et l'exercice des libertés sont les garantes d'avancées spectaculaires. On peut parfaitement penser que les dirigeants Chinois ne l'ignorent pas.
par Frédéric Mendel
Ex Auditeur de l'Institut des Hautes Études de Défense National
Journaliste et Responsable de communication à la retraite