L’Étranger Charles Baudelaire (1821-1867) — Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ? — Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. — Tes amis ? — Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu. — Ta patrie ? — J’ignore sous quelle latitude elle est située. — La beauté ? — Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle. — L’or ? — Je le hais comme vous haïssez Dieu. — Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! 直译: 神秘莫测的人,你说说,你最喜欢谁?父亲、母亲还是姐妹兄弟? 我没有父亲,也没有母亲,没有姐妹,也没有兄弟。 那朋友呢? 你说的这话我至今也不解其意。 你的祖国呢? 我不知道她位于何方。 美人呢? 如果她是女神和不朽者,我愿意爱她。 黄金呢? 我讨厌它,就像你讨厌上帝一样。 唉,不寻常的异乡人,那你喜欢什么? 我喜欢云……飘过的云……那边……多美的云啊! 在下还有一个调寄忆秦娥的意译文,好奇者参考。三十年前糊弄着学过两年法语,前一段为去瑞士旅游,又被督促着恶补了两月法语日常语。枯燥之外,想起这首早时就喜欢的法文诗。心血来潮,模仿着一些录音,把这首诗朗读下来了。只是朗读,不是“诵”。不是语言近乎此诗,是心情也。 |